" Grâce à cette méthode, j'ai le sentiment de mener une vie parfaitement normale,?moi qui n'osais plus sortir de chez moi. "
À la suite d'un accident de voiture, survenu en août 1996, Mme de L. souffre d'un polytraumatisme aggravé par une atteinte médullaire. Elle perd provisoirement l'usage de ses jambes. Les sensations au niveau du bassin disparaissent également. Une incontinence urinaire s'installe.
Une double immobilisation - Fin 1997, après de nombreuses séances de kinésithérapie, Mme de L. retrouve sa motricité et pense pouvoir reprendre son travail. Mais son incontinence urinaire ne cesse d'empirer. Dans l'incapacité de poursuivre toute activité professionnelle et sociale, elle reste enfermée chez elle pendant 4 mois. Une dizaine de couches par jour sont nécessaires pour pallier les fuites urinaires liées à une hyperactivité vésicale.
Désarroi et échec des associations médicamenteuses - Confrontée à l'échec des anticholinergiques, prescrits en association - traitement inefficace qui lui asséchait la bouche au point d'être incapable d'articuler- Mme de L. accepte de consulter un urologue. Après la reconstruction d'un plancher périnéal et la pose de bandelettes de soutènement, l'hôpital de Garches lui propose en dernier ressort l'enterocystoplastie. Mais la lourdeur et l'irréversibilité de cette chirurgie de la dernière chance lui font peur.
Une nouvelle vie - " En février 1998, mon urologue, le Professeur Chartier-Kastler, m'a proposé un test de neuromodulation. D'emblée, j'ai pu constater que mes fuites diminuaient de moitié " se souvient la patiente. Le 22 mars 1998, elle subit l'implantation du pacemaker vésical. " Mon urologue a rapidement trouvé le réglage adéquat, à telle enseigne que fin juillet je pouvais partir en vacances et me mettre en maillot de bain. Une grande première. " explique-t-elle avec satisfaction.
Grâce à cette méthode, Mme de L. bénéficie aujourd'hui d'une autonomie de trois heures et demie. " Je suis devenue une experte de l'auto sondage, dit-elle. Cela ne me prend pas plus de 2 minutes à chaque miction, soit l'équivalent du temps moyen que chacun consacre à uriner. J'ai en permanence, sur moi, une petite pochette contenant mon matériel de sondage. Je peux ainsi vivre au même rythme que tout le monde ". Les courses, les promenades ou encore les sorties au cinéma sont redevenues possibles. " J'ai le sentiment de mener une vie parfaitement normale, j'ai repris mon travail, je revois mes amis, je m'habille normalement et je me suis reconstruite sur le plan psychologique, moi qui n'osais plus sortir de chez moi où je passais le temps sous la douche " se félicite la patiente .
Planning des mictions - " Il s'agit évidemment de mictions à la montre. Elles sont parfaitement réglées. explique Mme de L. Par mesure de précaution, j'évite de boire après 20h-20h30, sauf si je suis chez des amis où je m'accorde quelques petits écarts. En règle générale, je ne me réveille plus qu'une fois par nuit vers 3-4 heures du matin pour me sonder. En somme ma vie est redevenue normale."
Et la tolérance du neuromodulateur? " Elle est parfaite, répond l'intéressée. Je n'ai eu aucune irritation, je ne le sens pas. C'est tout juste s'il crée un petit renflement à droite du nombril qui ne me gêne pas pour m'habiller. Esthétiquement parlant, le stimulateur ne présente aucun inconvénient. Je me demande ce que je serais devenue sans cet appareil. Il a restitué mon intégrité, moi qui n'étais plus " qu'un robinet ouvert. Aujourd'hui, je peux tenir en réunion comme tout le monde sans être obligée de m'absenter à tout bout de champ pour me rendre aux toilettes. "
Connivence avec la machine - " Très vite, s'est installée entre le neuromodulateur et moi une sorte de connivence. Comme j'ai perdu toute sensation sur le petit bassin, je ne sens pas les éventuels fourmillements du courant non plus. Mais le meilleur repère est évidemment de ne plus avoir de fuite. Désormais, je n'éprouve même plus aucune nécessité de vérification. Je m'en remets totalement à lui " approuve Mme de L.
Dernière mise à jour : 16 avril 2005
